Le dimanche 19 juin 2011, Basile, l’aîné de mes garçons, découvre une jeune grive musicienne morte sur le pas de la porte d’entrée. Aussitôt prévenu, je récupère l’oiseau. J’en profite pour regarder attentivement la structure et la couleur de son plumage. Quelques minutes plus tard, je dépose provisoirement la grive sur un mur de pierres sèches, à proximité du compost, dans le jardin.
En début d’après-midi, alors que je m’apprête à l’enterrer, je constate avec étonnement que l’oiseau bouge !…
Je m’approche délicatement. L’oiseau est tiré, comme aspiré entre les pierres. Une musaraigne, une Crocidure musette, Crocidura russula, est en train de boulotter avec voracité le cadavre de la grive musicienne. En peu de temps, il est totalement nettoyé. Le squelette est vidé de ses chairs. Il reste seulement la tête et les plumes (rémiges et couvertures) des ailes. Le jeudi 23 juin, je «récolte» malheureusement un deuxième cadavre de grive musicienne, encore un jeune, tué par collision sur une petite route à proximité du village. Étonné par le comportement alimentaire de cette musaraigne, je dépose à nouveau l’oiseau sur le mur de pierres sèches. Moins d’un quart d’heure plus tard, la musaraigne – probablement le même individu – réitère son action. La semaine suivante, je récupère un jeune pic épeiche sur une route, tué par collision, décidémment !… J’insiste et dépose l’oiseau sur le mur. En peu de temps, la musaraigne – visiblement de grande taille – s’est accaparée le cadavre, avec toujours autant d’ardeur.